Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 08:15

Saint Isaac le Syrien

 

 

 

Sentences (1)

 

I. - Accoutume ton esprit à s'absorber toujours dans les mystères du salut par le Christ, mais ne demande point pour toi-même la connaissance et la contemplation, qui, en leur temps et en leur lieu, dépassent l'expression de toute parole humaine. Ne te relâche pas dans l'accomplissement des commandements et des efforts pour atteindre la pureté, et demande à Dieu, dans chacune de tes prières, aussi ardentes que la flamme, le don de cette affliction sainte qu'Il mit au coeur des Apôtres, des Martyrs et des Pères de l'Eglise.

II. - Le premier des mystères - c'est la pureté que l'on atteint par l'accomplissement des commandements.

III. - La vraie contemplation est celle de l'esprit, qui, entré en extase, conçoit ce qui a été et ce qui sera. C'est la connaissance de l'esprit dont l'extase s'opère par le mystère du salut de Dieu, et devant lequel se révèlent la gloire divine et la création d'un monde nouveau. Alors le coeur se brise de contrition et se rénove ; pareil au nouveau-né, l'homme se nourrit dans le Christ du lait de ses commandements spirituels, jusqu'alors inconnus ; il se dépouille du mal, atteint les mystères de l'Esprit pur, les révélations de la connaissance, qu'il gravit par degrés, montant ainsi de contemplation en contemplation, de conception en conception, et s'instruit, et se fortifie mystérieusement : ainsi s'élève-t-il peu à peu jusqu'à l'amour suprême pour s'unir dans l'espérance, s'emplir de joie et parvenir à Dieu, - couronné de la gloire naturelle dans laquelle il a été créé.

IV. - Lis l'Evangile, legs de Dieu pour la connaissance de tout l'univers.

V. - Quand tu as rempli ton ventre, évite, si tu ne veux point t'en repentir, d'explorer le divin. Comprends bien ce que je te dis : le ventre rassasié exclut la connaissance des mystères de Dieu.

VI. - La contemplation est donnée à l'esprit, pour qu'il puisse se contempler lui-même. Mais c'est lui qui, représentant aux philosophes le monde créé, les a conduits à l'exaltation de l'orgueil.

VII. - Il est aussi malséant pour les serviteurs de la chair et du ventre d'explorer le domaine spirituel, que pour une femme de mauvaise vie de parler de chasteté. Le feu ne prend pas au bois humide ; la chaleur divine ne s'allume pas dans un coeur amoureux de la quiétude terrestre.

VIII. - Quiconque n'a pas vu le soleil de ses yeux ne peut décrire sa lumière que par ouï-dire ; il ne la sent même pas ; il en est pareillement pour celui dont l'âme n'a jamais goûté la suavité des oeuvres spirituelles.

IX. - Si un cavalier en selle te tend la main pour recevoir l'aumône, ne la lui refuse pas, car en cet instant, indubitablement, sa pauvreté égale celle d'un mendiant.

X. -- La miséricorde qui se limite à la justice n'est point de la miséricorde. Le vrai miséricordieux ne se contente pas de faire la charité avec ce qui lui appartient ; joyeusement il endure l'injustice de la part d'autrui et y répond par le pardon. Mais lorsqu'il a vaincu la justice par sa miséricorde, ce n'est pas la couronne des justes selon la loi qui orne son front, c'est celle des parfaits selon I'Evangile. Donner des aumônes aux pauvres à l'aide de ce que l'on possède, vêtir celui qui est nu, aimer son prochain comme soi-même, ne jamais l'offenser, éviter le mensonge, tels étaient les commandements de l'Ancien Testament ; mais voici celui de la perfection évangélique "Tu donneras à quiconque te demandera et tu ne réclameras point ce que l'on t'aura pris. " (Lc VI, 30) Il faut accepter avec, bonheur de se voir privé de tout objet, de toute chose matérielle, et qui plus est sacrifier sa vie pour ses frères. Tel est le miséricordieux, contrairement à celui qui se borne à donner une aumône à autrui. Miséricordieux est l'homme qui, voyant ou entendant l'affliction de son frère, y compatit de tout son coeur, - et aussi cet autre qui, frappé par lui, n'aura point l'impudence de répondre à l'outrage, évitant ainsi de l'affliger.

XI. - Ne sépare point le riche du pauvre et n'essaie pas de distinguer celui qui est digne de celui qui ne l'est point ; que tous les hommes soient égaux à tes yeux, en vue de bonnes oeuvres. De cette manière tu pourras amener au bien les indignes eux-mêmes, car l'âme, par l'intermédiaire du corps, est attirée vers la crainte de Dieu. Le Seigneur n'a-t-il point partagé la table des publicains et des femmes de mauvaise vie, sans éloigner de lui les indignes, cherchant ainsi à inspirer à chacun la dite crainte pour conduire les hommes par le corporel vers le spirituel ? Ainsi donc, tu accorderas les mêmes bienfaits, les mêmes honneurs, au juif, à l'infidèle, à l'assassin, d'autant plus que lui aussi est un frère pour toi, puisqu'il participe à la même nature humaine.

XII. - Si tu possèdes un bien matériel, n'hésite point à le distribuer d'un seul coup.

 

Lire la suite

Partager cet article
Repost0

commentaires